Déroulement de la journée et la discipline au camp

Les journées au camp étaient marquées par les brimades et la violence, des règles strictes et par une soumission totale. Dans cette lutte permanente pour survivre, les détenus devaient avant tout essayer de ne pas sombrer dans le désespoir. Une journée, une heure, c’était autant de gagné. La moindre infraction aux règles imposées par les surveillants pouvait entraîner des punitions extrêmement sévères. Il fallait observer un nombre infini de prescriptions. Par exemple, lorsqu'un détenu croisait un SS, il devait immédiatement ôter son béret et se mettre au garde-àvous. Dans le block, les objets devaient être rangés dans les armoires selon un ordre bien déterminé. Lorsqu’un bouton venait à manquer à la veste d’un détenu, celui-ci se faisait rappeler à l’ordre à la vérification des tenues, même s’il était pratiquement impossible de trouver du fil et des boutons. Cette multitude de règlements permettait aux SS et aux détenus chargés de fonctions, d’infliger à volonté des brimades aux détenus.

La violence était le principal instrument de l’oppression et de la terreur que faisaient régner les SS dans le camp. Les ordres étaient ponctués de coups. Le catalogue officiel des sanctions comprenait entre autres le travail pendant les heures destinées au repos, la suppression du courrier, l’interdiction de recevoir des paquets, rester debout pendant des heures devant le portail du camp, la privation de nourriture, l’envoi en compagnie disciplinaire, la mise aux arrêts dans le «Bunker», la bastonnade, «Pfahlhängen» (suspendu à un poteau, les mains liées derrière le dos) (jusqu’en 1942) et les exécutions (à partir de 1942). En outre, chaque surveillant SS pouvait punir à son gré.