La mort et les exécutions

Exécutions et assassinats

Au début de l’année 1942, une commission de médecins se rendit au camp de concentration de Neuengamme pour y sélectionner des personnes « inaptes au travail », des Juifs et d’autres détenus, qui furent euthanasiés au gaz dans l’établissement de Bernburg/Saale. En 1942, la SS instaura les exécutions comme punition dans le camp, souvent devant tous les autres détenus réunis sur la place d’appel. Au début de 1943, un grand nombre de prisonniers en détention préventive, livrés par la justice, furent contraints de franchir les lignes d’avant-postes. Le camp de concentration de Neuengamme servait de lieu d’exécution des prisonniers de la police. En août et septembre 1943, des prisonniers de la justice y furent également exécutés, abattus à la station d’épuration ou pendus dans le Bunker. Des prisonniers de guerre soviétiques, qui avaient été sélectionnés dans les camps de la Wehrmacht, sur ordre du «Kommissar », furent tués à Neuengamme; 448 d’entre eux furent gazés au Zyklon B en deux groupes, à l’automne 1942.

Le « Bunker » (le cachot du camp) servait aussi de lieud’exécution à la SS et à la Gestapo de Hambourg qui procédèrent à des pendaisons dans le couloir du bâtiment. Le 25 septembre 1942, 197 prisonniers de guerre soviétiques, puis 251 fin novembre 1942 furent gazés au Zyklon B dans le « Bunker ».

Bilan nécrologique: Nombre de victimes au camp de concentration de Neuengamme

Les SS ayant détruit, juste avant la fin de la guerre, les dossiers et documents de l’administration du camp de Neuengamme, il est impossible de donner le nombre exact de victimes. L’exploitation des archives a permis, ces dernières années, d’évaluer plus exactement ce chiffre. On connaît les noms d’environ 20 400 personnes (y compris les prisonniers de la Gestapo et de la justice, exécutés au camp) décédées au camp de concentration de Neuengamme (et dans les Kommandos extérieurs) avant le début de l’évacuation du camp central, fin mars 1945. Le nombre total de victimes jusqu’à fin mars 1945 est évalué à 26 800. 16 100 personnes au moins trouvèrent la mort au cours des marches et des transports d’évacuation vers les « mouroirs » (sans compter le camp de concentration de Bergen-Belsen) et dans le bombardement des bateaux de détenus dans la baie de Lübeck. On a donc la preuve qu’au moins 42 900 détenus du camp de concentration de Neuengamme, y compris les prisonniers de la Gestapo et de la justice qui y furent exécutés, trouvèrent la mort. Il faut y ajouter les milliers de détenus de Neuengamme qui, dans un état d’extrême faiblesse, périrent dans d’autres camps après leur évacuation ou moururent, après leur libération, des suites de leur emprisonnement en camp de concentration.

Attestation des décès et élimination des cadavres

Jusqu’en mars 1941, l’état civil de la localité de Neuengamme attestait les décès au camp de concentration, puis celui-ci eut son propre état civil (« Sonderstandesamt A»). À la morgue, sous la direction du dentiste SS, des détenus récupéraient les dents en or, qui était remises à la « Reichsbank ». Au début, une entreprise de pompes funèbres emmenait les morts au crématoire de la ville, au cimetière de Ohlsdorf. Plusieurs centaines de cadavres furent remis aux instituts d’anatomie des hôpitaux universitaires de Hambourg-Eppendorf et de Kiel. À partir de 1941, les SS firent également incinérer des cadavres dans un four crématoire de fortune, situé près du camp, jusqu’à ce qu’en 1942, un crématoire soit mis en service à proximité du camp central. Il fut bientôt insuffisant, si bien qu’en décembre 1944, un nouveau crématoire fut mis en service. Les survivants racontent que les cendres des morts étaient épandues comme engrais dans les jardins du camp des SS.

Médiathèque

L'exposition principale "Traces du temps" ainsi que les autres expositions annexes sur le terrain du Mémorial du camp de concentration de Neuengamme sont également disponibles sous forme numérique dans la médiathèque du mémorial. La médiathèque n'est disponible qu'en allemand.

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