Les vêtements, le logement, l'hygiène
Les vêtements
Au début, les prisonniers portaient tous sans exception la tenue rayée bleu et blanc en étoffe de mauvaise qualité, telle que la fibranne. Les chaussures étaient rudimentaires, faites la plupart du temps de morceaux d’étoffe ou de cuir avec des semelles en bois. Sur la veste et le pantalon était cousu, outre le matricule, le triangle de couleur («Winkel»). À partir de 1943, de plus en plus de vêtements civils, provenant en partie des camps d’extermination, étaient distribués aux détenus. Ces vêtements étaient marqués de morceaux d’étoffe rayée cousus dessus ou de croix et de rayures à la peinture à l’huile d’un jaune criard, afin de repérer les détenus qui tenteraient de s’évader. Vêtements et chaussures n’étaient souvent pas à la taille voulue. Ils ne protégeaient presque pas contre le froid et l’humidité. Bien que ce fût interdit, certains détenus portaient des bouts de sacs à ciment en papier sous leurs vêtements, ou bien ils tentaient de se procurer des textiles au marché noir du camp.
Le logement
Au début, les détenus dormaient entassés à même le sol, dans les baraques en bois, chacune comprenant deux « blocks ». En 1941, elles furent équipées de châlits à trois étages, d’armoires, de tables et de bancs. Dans chacun de ces blocks, qui mesuraient 50 mètres sur 8, s’entassaient plus de 300 détenus, et temporairement parfois plus de 600. Les deux bâtiments en dur construits en 1943/44 comprenaient chacun quatre blocks, qui abritaient apparemment entre 500 et 700 détenus chacun, voire plus pour les «Schonungsblocks» (les blocks dits «de repos» pour détenus presque inaptes au travail). À partir de 1944, il était fréquent que deux, parfois trois détenus doivent se partager un châlit. Les blocks étaient tellement bondés qu’il était impossible de bien dormir. Les détenus ayant peu de possibilités de se laver et souffrant pour beaucoup de maladies de l’estomac et des intestins, les blocks empestaient la sueur et les matières fécales. Il était impossible aux détenus de s’isoler. Les plus costauds choisissaient les meilleures places pour dormir.
L'hygiène
En 1940/41, il n’y avait que des pompes à bras dans les blocks. Même après la construction des canalisations, en 1941, les installations sanitaires restèrent insuffisantes. Chaque matin, aux lavabos, des centaines de détenus se bousculaient autour de 15 à 20 robinets. C’est seulement après l’épidémie de typhus de 1941/42 que furent installées des douches dans lesquelles les détenus étaient menés tous ensemble; au début toutes les semaines, puis plus tard de plus en plus rarement et en 1944/45 seulement exceptionnellement (par exemple à l’arrivée dans le camp ou à l’occasion du transfert dans un autre camp). Il n’y avait pratiquement ni serviettes, ni savon. Au début, les sous-vêtements étaient changés tous les quinze jours, puis, de plus en plus rarement. À partir de 1942, pour lutter contre les parasites, on employa dans les baraques le gaz zyklon B; malgré ces mesures, les puces et autres parasites pullulaient.