Déroulement de la journée et la langue du camp
Déroulement de la journée
Les détenus étaient réveillés avant l’aube. Malgré la cohue indescriptible qui régnait, chaque détenu avait environ une demiheure pour se laver, faire son lit («Betten bauen») et avaler un ersatz de café ou un bouillon chaud. Après l’appel du matin, les kommandos de travail étaient répartis. Le travail durait toute la journée. À midi, il y avait une pause pour la distribution de soupe. Les détenus travaillaient 10 à 12 heures par jour, un peu moins en hiver. Après l’appel du soir, ils recevaient un dernier repas. À 21 heures commençait le repos nocturne, court et peu délassant. À partir de 1943, les nuits étaient de plus en plus souvent interrompues par des alertes. Les détenus devaient alors courir aux caves des nouveaux bâtiments, dan l’obscurité et sous les coups qui pleuvaient. Dans le peu de temps qu’il leur restait, le soir et le dimanche, ils essayaient de remettre leurs vêtements en état, de se retrouver avec d’autres codétenus et de faire du troc entre eux.
La langue du camp
La communication était très difficile entre les détenus. La plupart d’entre eux ne pouvaient s’entretenir qu’avec des codétenus parlant la même langue qu’eux. Mais, sous les coups des surveillants, ils apprenaient vite à comprendre les ordres donnés et à épeler leur matricule en allemand.Ils devaient également chanter des chants militaires allemands en sortant du camp et en y rentrant. Dans le camp, un parler se constitua, composé de termes allemands empruntés au langage desprisons et au jargon militaire de la SS, où se mêlaient des expressions provenant d’autres langues, en particulier du russe – un jargon de fortune. Les détenus qui parlaient couramment l’allemand pouvaient escompter être affectés à des fonctions qui augmentaient leurs chances de survie. Les détenus qui parlaient des langues étrangères étaient parfois employés comme interprètes.