Les entreprises d’armement et kommandos à l’extérieur du camp
Les entreprises d’armement
L’intégration des camps de concentration dans l’économie conduisit, à partir de 1942, à l’implantation d’usines d’armement privées au camp de Neuengamme. Ces entreprises devaient payer pour profiter du travail des détenus. C’est pourquoi elles exigeaient de la main-d’oeuvre qualifiée, ce qui amena en partie une légère amélioration de la nourriture grâce aux « Brotzulagen » (rations de pain supplémentaires). De même, la distribution arbitraire de coups n’était pas compatible avec le processus de production. Les directions des entreprises Messap et Jastram obtinrent que les détenus ne soient plus sous la surveillance des SS, mais de civils employés de l’usine. C’est ainsi que les brutalités et le surmenage devinrent de plus en plus rares. Dans les usines d’armement, les détenus devaient satisfaire aux normes de production sous peine d’être punis et envoyés dans les kommandos de terrassement tant redoutés.
Kommandos à l’extérieur du camp
Divers petits kommandos de travail étaient à l’extérieur du camp, dans les environs immédiats. Les détenus devaient travailler dans des fermes ou dans des entreprises qui approvisionnaient le camp de concentration. Souvent, les témoins de Jéhovah étaient choisis pour ce genre de travail car leur religion leur interdisait de s’évader. En 1941 par exemple, des détenus durent accomplir des tâches subalternes pour la ville de Hambourg, au Stadtpark (grand parc de la ville) et plus tard au jardin botanique « Planten un Blomen ». Après un bombardement, des détenus du camp de concentration étaient contraints d’enlever les décombres et les bombes, ce qui leur donnait quelquefois l’occasion de trouver de la nourriture. En outre, en présence de la population civile, ils étaient plus rarement frappés. Il n’était pas rare que des détenus trouvent la mort lorsqu’une bombe non éclatée explosait. À l’automne 1944, 1000 détenus durent creuser des tranchées antichars à Hambourg-Oortkaten, dans des conditions effroyables.
